LE DÉCONFINEMENT EN EHPAD

anti-errarnce nocturne

Les établissements d’hébergements de personnes âgées vivent depuis début mars une situation inédite. Il y eu d’autres épisodes difficiles pour ces établissements, notamment les épisodes de canicule des été 2003, 2006, 2015 et de 2018 ; mais rien de comparable dans les mesures prises pour protéger les résidents de ces établissements. À partir du 11 mai, l’ensemble de la population française va entamer le déconfinement. Cependant, les directions des EHPAD n’envisagent pas encore un retour à la normale. Dans tous les cas, le déconfinement se fera de manière très progressive en plusieurs phases jusqu’à la fin de l’été.

LA FERMETURE DES EHPAD

Par définition, la population des EHPAD est une population fragile qu’il convient de protéger des agressions extérieures. Dans le cas de la crise sanitaire du virus COVID 19, il était bien entendu nécessaire de fermer les établissements d’hébergements de personnes âgées. Ces lieux de vie accueillent des résidents, le personnel, mais aussi et de façon temporaires les proches des résidents.

Les mesures de confinement (1) des EHPAD a donc eu pour conséquence, dans un premier temps, de limiter puis d’interdire la visite des familles. Bien entendu, afin de protéger les résidents, les sorties individuelles et collectives ont été suspendues. Les résidents interagissant avec le personnel soignant, toute une série de protocoles a été mis en place pour limiter la propagation du virus au sein de l’établissement.

Au sein des établissements, la limitation de la circulation des personnes hébergées a eu pour conséquence le confinement en chambre.
Les accès aux parties communes étant fortement réduites, les résidents se retrouvent seuls la majorité de la journée dans leur chambre sans accès direct à leur famille et aux autres résidents. Les repas ne sont plus pris en commun dans les espaces consacrés et les animations ont été annulées.

Les conséquences de ces mesures ont un impact sur les résidents qui souffrent énormément de cet isolement social. Certains profils particulièrement vulnérables, tant psychiquement que physiquement, ont besoin d’une vigilance accrue dans ces moment difficiles. Les directions des établissements doivent donc jongler entre le souci de protéger du virus et la volonté d’éviter le glissement psychologique des résidents.
Les professionnels impliqués doivent peser en permanence le pour et contre de chaque mesure et trouver des astuces pour proposer des activités tout en respectant le confinement. Heureusement, la majorité des établissements a mis en place des solutions technologiques, comme la visioconférence, pour palier à cette perte de socialisation.
La nécessité de ce confinement est de manière générale bien comprise des familles. Cependant, celles-ci sont vigilantes dans les choix opérés et les actions menés par le personnel.

Toutes ces mesures sont effectives le temps de la pandémie, mais également au-delà suivant l’évolution de circulation du virus dans notre société. Par ailleurs, précise le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) : « Toute mesure contraignante restreignant les libertés reconnues par notre État de droit, notamment la liberté d’aller et de venir, doit être nécessairement limitée dans le temps, proportionné et adéquate aux situations individuelles ».

LE DÉCONFINEMENT DES STRUCTURES

Le retour à la normal sera long et délicat. Personne n’est en mesure de connaître s’il y aura une future vague de la pandémie, mais on voit déjà apparaître chez certains résidents des signes inquiétants dû à leur confinement, inquiétants dû à leur confinement, et plus précisément à la restriction de la liberté d’aller et venir. Des activités de groupe ou la simple déambulation dans les parties communes sont aujourd’hui très limitées.

Le déconfinement se fera donc par phase successive et dans une approche spatiale et temporelle. Spatiale dans les zones des bâtiments où sera autorisée la circulation des résidents et temporelle pour éviter un flux de personnes dans les parties communes notamment les couloirs qui sont des zones où la distance barrière de 1 mètre (2) est plus problématique. Les EHPAD s’adaptent selon la configuration et l’architecture du bâtiment, selon le nombre de résidents et le personnel disponible.

Les familles et proches des résidents peuvent depuis le 20 avril rendre visite à leurs ainés dans des conditions et des protocoles très strictes.
L’observation des gestes barrières est donc un principe à faire respecter par les résidents aidés des soignants mais aussi des visiteurs, afin de limiter le risque de transmission.

Tout l’enjeu aujourd’hui pour les EHPAD est le déconfinement en chambre des résidents. Ceux-ci pourraient se retrouver par petits groupes pour les repas ou pour suivre certaines animations pour les moins fragiles d’entre eux.

La question du déconfinement vers l’extérieur reste encore bien loin, mais on peut envisager une réouverture des établissements probablement entre août et septembre.
Bien sûr une ouverture des établissements et un virus qui circule encore accroît le risque d’infection pour des résidents qui ont tendance à déambuler à l’extérieur de l’EHPAD. Les établissements doivent donc être particulièrement vigilants pour limiter les risques d’interaction entre les résidents et le reste de la population.

PRÉPARER L’APRÈS-CRISE

Les déclarations du ministère de la Santé sont d’écarter tout nouveau risque de contamination avant de retrouver la perspective d’une organisation et d’un retour à la normal dans tous les établissements spécialisés ou EHPAD.
Et avec l’été qui approche et cette pandémie du coronavirus, les directeurs sont vigilants d’être bientôt confrontés à un épisode de forte chaleur.
Dans tous les cas, des mesures pour contrôler et éviter les sorties inopinées des résidents sont à privilégier au sein des établissements accueillants des personnes fragiles. Des solutions existent, elles se nomment solution anti-errance, anti-fugue ou contrôle d’accès, et elles recoupent toutes des solutions destinées à contrôler les sorties inopinées des résidents. Cette crise du coronavirus permet de prendre conscience des enjeux de la mobilité des personnes fragiles et de leurs nécessaires accompagnements. Cet accompagnement peut être fait de manière simple et sans contrainte pour les résidents, mais aussi pour le personnel.

Nous allons devoir désormais apprendre à vivre avec ce coronavirus COVID-19 ou sous une autre forme.

1. https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-separation-metre-ne-suffit-pas-80445/

2. https://www.synerpa.fr/extranet/maj/phototheque/photos/Coronavirus/Pdf%20rapport%20JGUEDJ%20(003).pdf